La paire EUR/USD continue de s'échanger dans la fourchette de prix de 1.1530-1.1600, dans l'attente de la croissance de l'inflation américaine - la donnée macroéconomique la plus importante de la semaine. La tentative d'hier de tester la limite supérieure du niveau spécifié (la ligne moyenne de l'indicateur des bandes de Bollinger sur le calendrier D1 coïncidant avec la ligne Tenkan-sen) a échoué : dès que les traders ont franchi la marque de 1,1600, l'impulsion corrective à la hausse s'est évanouie, et les vendeurs ont pris la tête.
On peut rappeler que le dollar américain a considérablement renforcé ses positions sur l'ensemble du marché vendredi dernier. Couplé à l'euro, le dollar américain s'est approché des frontières du niveau de 1,14 pour la première fois depuis juillet de l'année dernière. Ce mouvement s'explique par le renforcement des attentes hawkish concernant les nouvelles actions de la Fed. Le marché doute que le régulateur américain ignore réellement les tendances inflationnistes l'année prochaine, en conservant les paramètres de la politique monétaire sous la même forme.
Après les résultats de la dernière réunion de la Réserve fédérale, Jerome Powell a déclaré la mise en œuvre de ce scénario, mais sans exclure une augmentation du taux - si cette croissance des prix prend un caractère «incontrôlé». Dans le même temps, il a noté qu'un tel scénario est peu probable puisque la hausse actuelle de l'inflation est temporaire.
Mais à en juger par le comportement des haussiers du dollar, le scénario dit «improbable» a été élevé au rang de scénario de base. Les traders s'attendent toujours à au moins une hausse des taux d'intérêt au cours de l'année prochaine. De plus, les représentants de l'aile «hawkish» de la Fed n'excluent pas cette possibilité, et certains d'entre eux appellent directement leurs collègues à prendre une telle mesure. Par exemple, des déclarations similaires ont été faites récemment par James Ballard (qui aura le droit de vote au sein du Comité l'année prochaine) et le vice-président de la Fed, Richard Clarida. Les représentants de la communauté des experts ont commencé à parler de plus en plus du calendrier précoce de la hausse des taux. Les analystes de Goldman Sachs ont notamment révisé leurs prévisions et «reporté» le premier cycle de resserrement attendu de la politique monétaire de la Fed à juillet 2022.
Les dernières données non agricoles, dont tous les indicateurs sont sortis dans la «zone verte», ont également servi de déclencheur. En quelque sorte, le marché du travail américain s'est réhabilité, réduisant ainsi les risques d'un scénario stagflationniste. Maintenant, les haussiers du dollar ont besoin d'un autre élément pour augmenter leur pression. Il s'agit de l'inflation, qui devrait confirmer sa réputation aujourd'hui.
Selon les prévisions préliminaires, l'inflation américaine affichera à nouveau une croissance, poursuivant les tendances de ces derniers mois. Ici, l'indice global des prix à la consommation en termes annuels devrait augmenter à 5,8%. Si cet indicateur se situe réellement à ce niveau (ou plus), un record de 30 ans sera alors mis à jour : la dernière fois que l'IPC a atteint de tels sommets remonte au printemps 1991. L'indice de base des prix à la consommation, qui exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, devrait également afficher une dynamique positive (0,4 % en glissement mensuel, 4,3 % en glissement annuel).
Les baissiers de la paire EUR/USD ont besoin que la publication d'aujourd'hui soit au moins au niveau des prévisions. Dans ce cas, le degré des attentes hawkish restera au même niveau, fournissant un soutien de fond au billet vert. Il convient de noter ici que les données publiées hier sur la croissance de l'indice des prix à la production aux États-Unis n'ont pas non plus déçu les participants au marché. L'indice global a augmenté en octobre de 0,6% sur une base mensuelle et de 8,6% sur une base annuelle. Si l'on exclut les prix de l'alimentation et de l'énergie, l'indice affiche également une hausse de 0,4% en rythme mensuel et de 6,8 % en rythme annuel. L'indice des prix à la production est un signal précoce des changements dans les tendances inflationnistes, de tels résultats n'ont donc pas permis aux acheteurs de l'EUR/USD de rester au-dessus du niveau de résistance de 1,1600.
En outre, l'euro est sous la pression de facteurs fondamentaux négatifs. Tout d'abord, les données allemandes ont été décevantes. Selon les dernières publications, les exportations en septembre ont diminué de 0,7% en termes mensuels, alors que les experts s'attendaient à ce que l'indicateur augmente de 0,5%. L'indice ZEW allemand est tombé à 12 points (le résultat le plus faible depuis juin de cette année). Deuxièmement, la pression sur l'euro est également exercée par les représentants de la BCE, qui continuent d'émettre des commentaires «dovish». En particulier, Philip Lane a réitéré sa thèse selon laquelle la croissance de l'inflation dans la zone euro est temporaire et que, par conséquent, le régulateur devrait ignorer ces tendances. Christine Lagarde a également démenti les rumeurs selon lesquelles le régulateur pourrait modifier le calendrier de la hausse des taux en réponse à la dynamique inflationniste. Selon elle, les tendances actuelles sont dues à des facteurs temporaires. Dans le même temps, elle a ajouté que «les conditions nécessaires à un resserrement de la politique monétaire ne seront pas créées» l'année prochaine.
Un tel contexte fondamental contribue à la poursuite de la baisse de la paire EUR/USD. Il est toujours conseillé d'utiliser les corrections à la hausse pour ouvrir des positions courtes jusqu'au premier niveau de support de 1,1530 (ligne inférieure de l'indicateur des bandes de Bollinger sur le graphique journalier). L'image technique parle également de la priorité du scénario baissier : la paire continue de se trouver entre les lignes médiane et inférieure de l'indicateur des bandes de Bollinger, ainsi qu'en dessous de toutes les lignes de l'indicateur Ichimoku, ce qui montre le signal baissier «Parade Of Lines».
