Le dollar a augmenté mardi après que la Fed a émis quelques avertissements sur les actifs à risque. En outre, la hausse des prix à la production aux États-Unis a rappelé aux opérateurs la menace qu'ils représentent pour l'économie, ce qui a stimulé la demande de la monnaie américaine.
«Les prix des actifs restent vulnérables à des baisses significatives si le sentiment de risque des investisseurs se détériore, si les progrès réalisés pour contenir le virus sont décevants ou si la reprise économique stagne», a déclaré la Fed dans son dernier rapport sur la stabilité financière. Elle ajoute que la menace du secteur immobilier commercial chinois pourrait se propager aux États-Unis, comme ce fut le cas en 2008 lors de la crise des prêts hypothécaires. 
Bien que la Fed tente de faire porter la responsabilité de la surchauffe du marché à tout le monde sauf à elle-même, les experts rejettent la responsabilité de la situation sur la banque centrale elle-même. Certains affirment qu'une grande partie de la situation a été causée par les politiques mises en œuvre pour endiguer les effets négatifs de la crise du COVID-19.
En mars 2020, la Fed a réduit ses taux d'intérêt à un niveau proche de zéro et a commencé à acheter des quantités massives d'obligations du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires, ce qui a dopé les actions. Mais après que le marché boursier a retrouvé ses positions pré-pandémiques, la banque centrale a maintenu sa politique, ce qui a conduit à une nouvelle bulle financière.
Puis, la semaine dernière, elle a finalement décidé de réduire les achats mensuels d'obligations et a annoncé leur fin pour juin prochain. Ainsi, beaucoup pensent que les taux seront relevés vers la fin de 2022. Mais cela ne fonctionnera que si l'inflation ralentit l'année prochaine. Nombreux sont ceux qui prévoient qu'il faudra un temps assez long pour que le taux d'intérêt s'approche de 2,5%.
Le rapport de stabilité de la Fed a également mis en évidence d'autres problèmes tels que les turbulences immobilières en Chine et l'attention portée par ses régulateurs aux entreprises à fort effet de levier. «Les tensions financières en Chine pourraient mettre à mal les marchés financiers mondiaux et provoquer davantage de chocs économiques mondiaux, ce qui affectera sûrement l'économie des États-Unis d'Amérique», a déclaré la Fed. Elle a également évoqué le marché immobilier américain, notant les hausses de prix rapides observées depuis le mois de mai de cette année. La banque centrale a assuré qu'il n'y avait pas encore de menace car il y a peu de signes d'activité d'investissement immobilier à fort effet de levier ou de détérioration des normes de souscription.
Dans un autre registre, Lael Brainard a récemment passé un entretien à la Maison Blanche pour le poste de nouveau directeur de la Fed. Cela montre que le président américain Joe Biden n'a pas encore totalement décidé de la personne qui dirigera la banque centrale au cours des quatre prochaines années.
Powell et Brainard sont les seules personnes qui ont annoncé publiquement leur lutte pour ce siège. Le mandat actuel de M. Powell expire en février. Au début du mois, M. Biden a déclaré qu'il prendrait une décision rapidement.
Bien qu'il serait beaucoup plus facile pour les marchés si Powell reste pour un autre mandat, ils devraient envisager la possibilité de voir un nouveau chef de la Fed. Si cela se produit, les actions baisseront très probablement, même si ce ne sera pas très grave. Cela conduira toutefois à une nouvelle liquidation du marché.
En ce qui concerne les statistiques américaines, les prix à la production auraient augmenté en octobre, principalement en raison de la forte hausse des prix de l'essence et des voitures. Cela suggère que l'inflation élevée pourrait persister pendant un certain temps, face aux problèmes de chaîne d'approvisionnement causés par la pandémie. Selon le département américain du travail, l'indice a augmenté de 0,6 % en glissement mensuel en octobre et a bondi de 8,6 % en glissement annuel.
Beaucoup pensent que tant que le marché du travail ne s'est pas complètement rétabli, il est absolument inutile d'attendre des actions plus agressives de la part de la banque centrale. Le plus probable est que la Fed laisse l'option d'un maintien plus long de la pression sur les prix en dehors de l'objectif de 2,0%, ce qui nuira à la reprise du marché du travail.
Si l'on examine l'indice de plus près, on constate que plus de 60% de l'augmentation de l'IPP est liée à la hausse des prix des biens. Non seulement le diesel, le gaz et le kérosène ont vu leur prix augmenter, mais aussi les résines plastiques. Les prix des services ont également augmenté, bien que modérément. La hausse la plus importante a été observée dans le commerce de détail de l'automobile et des pièces détachées.
Dans le même temps, les prix de gros des denrées alimentaires ont baissé de 0,1%, et le coût de la viande bovine a chuté de 10,3%.
L'IPP de base, qui exclut les catégories de produits volatiles, a augmenté de 0,4 % m/m et a bondi de 6,8% en glissement annuel.
En ce qui concerne l'EUR/USD, l'échec de la consolidation au-dessus de 1,3600 a entraîné une chute instantanée à 1,1570, de sorte que la lutte se poursuivra aujourd'hui. Une cassure poussera la paire vers 1,1550 et 1,1510, tandis qu'une montée au-dessus de la base du 36e chiffre entraînera une hausse vers 1,1640 et 1,1680.
