Le rallye du dollar attend une pause à court terme. Jusqu'où peut-il se corriger et quelle voie choisira-t-il à l'avenir compte tenu des nouveaux événements ?
L'indice du dollar jeudi tente de se maintenir près de la barre des 103,00, ce qui est le niveau le plus élevé en deux mois. La demande est soutenue par un optimisme croissant quant à la conclusion d'un accord sur le plafond de la dette par le gouvernement américain et l'évitement d'un défaut de paiement.
Le président Joe Biden et le président de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, ont laissé entendre tard mercredi soir qu'ils ne déclareraient pas de défaut de paiement sur leur dette après des mois d'affrontement.
Les déclarations hawkish des représentants de la Fed cette semaine ont également soutenu le dollar. Dans son dernier commentaire, le président de la Fed de Chicago, Ostan Gulsbi, a déclaré qu'il était encore trop tôt pour envoyer des signaux au marché sur la baisse des taux.
La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré que les taux n'avaient pas encore atteint le point où la banque centrale pouvait rester stable en raison de l'inflation persistante.
Aujourd'hui, l'attention des investisseurs se porte sur les demandes hebdomadaires d'allocations chômage. Les marchés prévoient d'évaluer davantage la force du marché du travail.
Les demandes d'allocations chômage pourraient réserver une autre mauvaise surprise au dollar, selon les économistes d'ING.
On s'attend à ce que le nombre de demandes d'allocations chômage, qui a récemment surpris par sa hausse, baisse de 264 000 à 252 000. Cela représente un certain risque de baisse pour le taux de change du dollar.
En attendant, une percée nette du sommet d'avril à 103,05, comme prévu, affaiblirait la pression baissière. L'indicateur a encore une chance de progresser vers le nord.
En cas de hausse ultérieure, le dollar pourrait rencontrer une résistance sérieuse à 105,88.
Pourquoi le dollar a-t-il augmenté ?
Malgré la conviction générale que le dollar devrait baisser cette année, il a augmenté de 2 % au cours du dernier mois. Cela déroute certains experts.
Il reste encore une conviction que l'USDX baissera en raison de l'amélioration de la situation de l'inflation et de la possible baisse du taux d'intérêt de la Fed en juin. Pour l'instant, cela ne se produit pas.
Selon les analystes, plusieurs facteurs influencent ce mouvement du dollar. Premièrement, les craintes concernant l'issue des négociations sur le plafond de la dette publique américaine. Deuxièmement, la situation des banques et les perspectives de l'économie mondiale ne font que renforcer la réputation du dollar en tant que valeur refuge.
Depuis la mi-avril, l'indice du dollar s'est redressé d'environ 2%. Bien qu'il soit toujours en dessous de son sommet de septembre, lorsqu'il était aux alentours de 114,70.
Dans une telle situation, les actifs moins risqués - obligations, or et dollars, deviennent préférés pour les investisseurs.
Avec la vulnérabilité des banques régionales et l'incertitude entourant la résolution du problème du plafond de la dette publique américaine, l'inquiétude ne fait que s'intensifier, ce qui renforce le dollar.
Perspectives de l'euro et de la livre
La paire EUR/USD est proche du niveau de support clé de 1,0800, et les nouvelles de Washington sont généralement considérées comme plus encourageantes.
"Aujourd'hui, nous pouvons voir une stabilisation ou une légère correction du dollar, plutôt que son renforcement ultérieur", - écrivent-ils chez ING.
L'euro se négocie aujourd'hui à la défensive en dessous du niveau de 1,0850, mais les chances de baisse ont diminué.
Voici ce qu'ils écrivent chez Credit Suisse :
"EUR/USD s'est un peu rapproché de notre objectif du deuxième trimestre à 1,1250, lorsqu'il a atteint 1,1092 au début de mai. Nous ne sommes pas enclins à acheter sur la baisse actuelle en dessous de 1,0900, jusqu'à ce qu'une raison apparaisse. Cela pourrait être une baisse plus prononcée des données américaines, confirmant les attentes actuelles concernant les taux, intégrées dans les prix".
En ce qui concerne GBP/USD, le 10 mai, le taux a temporairement dépassé le niveau cible de 1,2650.
"Comme EUR/GBP est déjà à la limite inférieure de notre fourchette prévue à long terme de 0,8700-0,8900, la récompense pour le risque dans la paire GBP/USD, même après son repli suite à la réunion de la Banque d'Angleterre la semaine dernière, n'est pas attrayante", commentent-ils chez Credit Suisse.
Selon les économistes d'UOB, la paire GBP/USD devrait reculer à court terme, les baissiers pourraient percer en dessous du niveau de support de 1,2400.
"Sur le marché de Londres, la livre sterling a chuté à 1,2422, mais cette baisse a été de courte durée, car le taux a rebondi et a terminé la journée à plat à 1,2487. Le mouvement des prix est probablement une partie de la phase de consolidation, et aujourd'hui, la livre sterling sera négociée dans la fourchette de 1,2440 et 1,2525", - écrivent les économistes.
À moyen terme, sur plusieurs semaines, l'objectif pourrait être le niveau de 1,2390. Cependant, les conditions de survente à court terme ralentiront le rythme de la baisse. La valeur de 1,2390 peut ne pas entrer en jeu. Pour cela, il faut une percée au-dessus de 1,2560.
