Alors que les marchés attendent principalement la résolution de la crise politique sur la question de la dette publique aux États-Unis, l'attention se déplace progressivement vers la décision de la Fed sur les taux d'intérêt lors de sa réunion de juin, et l'attitude des membres votants de la banque centrale vis-à-vis de la nécessité d'augmenter les taux ou non commence à jouer un rôle important.
Ainsi, lundi, J. Bullard a déclaré dans son dernier commentaire sur l'économie américaine qu'il était nécessaire d'augmenter le taux d'intérêt clé de 0,25%, à 5,50%. Dans le même temps, son collègue N. Kashkari n'a pas été précis dans son discours quant à la nécessité ou non d'augmenter les taux lors de la réunion de juin. Tout cela se produit sur fond de déclarations menaçantes du ministre des Finances, J. Yellen, selon lesquelles, si les parties en conflit ne parviennent pas à un accord sur l'augmentation du plafond de la dette publique, un défaut de paiement sur les dettes du gouvernement pourrait être déclaré le 1er juin.
Le nombre croissant de pessimistes sur le marché est clairement démontré par la dynamique des rendements des obligations d'État du Trésor. Ainsi, le rendement du benchmark des Treasuries à 10 ans a explosé après une période prolongée de consolidation depuis le début du printemps. Au moment de la rédaction de cet article, il s'élève à 3,728%.
Qu'est-ce que cela indique et à quoi peut-on s'attendre sur les marchés dans un proche avenir ?
Nous pensons que c'est précisément la hausse du risque de défaut de paiement de la dette de l'État qui effraie les investisseurs, qui ont commencé à vendre plus activement des Treasuries. Et ces craintes ne sont pas infondées. Une déclaration de défaut de paiement, si elle se produit, entraînera le refus des États-Unis de payer leur dette, laissant ainsi les investisseurs sans rien.
Dans cette situation, il faut s'attendre à une baisse de la demande d'actions d'entreprises et à une augmentation de l'intérêt des investisseurs pour les actifs de protection, en particulier pour l'or, qui, malgré son prix élevé, continue de se maintenir près de son niveau historique maximum. Par conséquent, nous considérons que le "métal jaune" a d'excellentes perspectives de croissance des prix si l'Amérique fait défaut sur sa dette publique.
Que peut-on attendre du dollar ?
Tant qu'il y a de l'incertitude quant à la résolution de la question de la dette publique, tant qu'il n'est pas clair dans quelle mesure la Fed prendra une décision sur la politique monétaire, il est probable que le dollar, échangé contre les principales devises, se déplacera dans la fourchette de 101,00 à 105,00 points sur l'indice ICE. Sa hausse ou sa baisse dépendra entièrement de l'augmentation ou de la déclaration de défaut de la limite de la dette publique, ainsi que de la décision de la Réserve fédérale de relever le taux d'intérêt clé de 0,25 % à 5,50 %.
Si aucun défaut n'est déclaré et que la Fed ne relève pas les taux d'intérêt, on peut s'attendre à une reprise de la baisse du dollar. Et selon l'indice ICE, il pourrait chuter jusqu'à la limite inférieure de la fourchette de 101,00 à 105,00 points. En revanche, si le contraire se produit et que la devise américaine est considérée comme une protection, les cotations de l'indice ICE augmenteront au-dessus de la marque de 105,00 points.
Prévision du jour:
EUR/USD
La paire se situe au niveau de 1,0790, dont la rupture sur fond de publication de données négatives sur l'activité économique (PMI) aux États-Unis pourrait entraîner une poursuite de sa baisse jusqu'à 1,0700.
GBP/USD
La paire teste le niveau de 1,2390. Si les données statistiques économiques américaines montrent une détérioration de l'activité économique dans le secteur manufacturier et le secteur des services, il est probable que la paire puisse chuter jusqu'à 1,2340.
