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FX.co ★ Réunion de la BCE en juillet : aperçu

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Analyses:::2023-07-26T14:34:18

Réunion de la BCE en juillet : aperçu

Jeudi 27 juillet, la Banque centrale européenne tiendra sa prochaine réunion, à l'issue de laquelle elle augmentera les taux d'intérêt de 25 points de base. Il n'y a aucun doute quant à la mise en œuvre de ce scénario - Christine Lagarde a annoncé le durcissement supplémentaire des paramètres de la politique monétaire le mois dernier. Par conséquent, l'attention principale du marché sera axée sur la rhétorique du régulateur européen. Au centre de l'attention seront les formulations de la déclaration accompagnant la décision et les signaux verbaux fournis par la chef de la BCE. Il est probable que le marché ignorera le fait même de l'augmentation des taux.

Réunion de la BCE en juillet : aperçu

Au cours des dernières semaines, les représentants de la BCE ont exprimé une rhétorique contradictoire. Par exemple, Christine Lagarde a déplacé à plusieurs reprises l'accent dans ses discours, tantôt renforçant, tantôt atténuant sa posture de faucon. Bien qu'elle n'ait jamais remis en question la hausse des taux en juillet, son attitude à l'égard des perspectives futures de resserrement de la politique monétaire a divergé. Plus précisément, lors d'un de ses discours, Lagarde a déclaré que les prochaines hausses de taux étaient encore incertaines. Cependant, lors de son dernier discours, sa rhétorique s'est durcie : selon ses termes, il reste encore "beaucoup de travail à faire" à la Banque centrale européenne pour contenir l'inflation, qui reste encore à un niveau trop élevé.

Les autres membres de la BCE se sont divisés en deux camps : les "faucons" et les "colombes". Par exemple, le chef de la Banque centrale de Slovénie, Boštjan Vasle, a déclaré que l'inflation de base "reste élevée et durable", ce qui signifie que les autorités monétaires "doivent continuer à resserrer leur politique". Le président de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a lui aussi déploré le niveau élevé de l'inflation, soutenant ainsi un resserrement supplémentaire de la politique monétaire. Son collègue allemand, le président de la Bundesbank, Joachim Nagel, a déclaré que les taux d'intérêt "doivent continuer à augmenter", ajoutant toutefois qu'il était encore "trop tôt pour dire dans quelle mesure".

Le scénario des "faucons" est soutenu à la fois par le procès-verbal de la réunion de la BCE en juin et par le texte du document. Il en ressort que la hausse des taux en juillet (la neuvième depuis l'été dernier) ne sera probablement pas la dernière. Le procès-verbal indique que le Conseil des gouverneurs peut envisager une nouvelle augmentation des taux d'intérêt "après juillet" si cela s'avère nécessaire.

En fait, tout l'intérêt de la réunion de juillet réside dans la réponse à une seule question essentielle : faut-il continuer à resserrer la politique monétaire ?

Il n'y a pas d'opinion unanime sur le marché à ce sujet. D'un côté, l'inflation sous-jacente, qui reste élevée (contrairement à l'inflation générale, qui ralentit rapidement), plaide en faveur de nouvelles augmentations de taux. Il est important de rappeler qu'au cours de la semaine dernière, l'indice des prix à la consommation de base pour juin a été révisé à la hausse. Selon l'estimation initiale, l'indice IPC central a augmenté de 5,4 % le mois dernier, tandis que selon le décompte final, il a été révisé à 5,5 %. À noter que c'est précisément l'inflation sous-jacente qui suscite une préoccupation particulière de la part des représentants de l'autorité de régulation européenne, c'est pourquoi ce résultat joue clairement en faveur de l'euro.

D'un autre côté, la faible croissance économique dans la région européenne penche la balance. Je rappelle que selon les dernières données, le PIB de la zone euro n'a pas changé au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents. Et bien que la récession technique ne se soit pas confirmée (en juin, il a été signalé que l'économie de la région avait diminué de 0,1% au premier trimestre 2023, tout comme au quatrième trimestre 2022), de tels résultats faibles ne contribuent pas à renforcer un sentiment agressif.

Les indices PMI et IFO publiés cette semaine ont été décevants. En particulier, l'indice d'activité économique du secteur manufacturier en Allemagne a chuté à 38,8 points, soit le résultat le plus faible depuis mai 2020, lorsque la crise du coronavirus faisait rage dans le monde. L'indice se situe en dessous du seuil clé de 50 points pour le treizième mois consécutif et diminue activement depuis les trois derniers mois. Quant à l'indice général du climat des affaires IFO en Allemagne ce mois-ci, il a diminué à 87,3 points (le résultat le plus faible depuis octobre 2022), alors qu'une croissance jusqu'à 88,0 était prévue (en juin, l'indice était à 88,6). L'indice diminue de manière constante pour le troisième mois consécutif.

Réunion de la BCE en juillet : aperçuRéunion de la BCE en juillet : aperçu

De tels résultats médiocres peuvent avoir un impact sur la rhétorique de la BCE, d'autant plus que tous les représentants du régulateur européen ne sont pas récemment favorables à une politique plus stricte. Par exemple, le gouverneur de la Banque de Grèce, Yannis Stournaras, a récemment déclaré que l'inflation diminuait de facto, tandis que tout resserrement monétaire ultérieur (après la hausse en juillet) "pourrait nuire à l'économie". Son collègue, le gouverneur de la Banque d'Italie, Ignazio Visco, a exprimé une position similaire, ajoutant que l'inflation pourrait diminuer "plus rapidement que prévu", donc "il ne faut pas conduire la situation à une récession" (en relevant davantage les taux).

Il est intéressant de noter que certains anciens "faucons" commencent également à émettre des signaux moins agressifs. C'est le cas notamment de Klaas Knot, qui a récemment surpris les acteurs du marché par sa rhétorique. Selon lui, la hausse des taux après juillet "n'est pas une décision définitive, mais un sujet de discussion".

Comme on peut le voir, il n'y a pas d'opinion unanime parmi les membres de la BCE concernant les perspectives d'une politique monétaire plus stricte. Cependant, personne ne doute que le régulateur augmentera les taux de 25 points de base demain. En ce qui concerne la rhétorique ultérieure, le suspense reste entier.

À mon avis subjectif, la BCE laissera la porte ouverte à de nouvelles hausses, mais elle mettra l'accent sur le fait que le cycle actuel de resserrement de la politique monétaire touche à sa fin, et que la prochaine hausse de taux éventuelle sera "extraordinaire" - seulement si l'inflation de base reste au niveau actuel ou commence à accélérer. Cette formulation pourrait exercer une pression sur l'euro, car auparavant, Christine Lagarde a clairement laissé entendre qu'elle maintiendrait une orientation favorable et ce, même après la réunion de juillet.

Analyst InstaForex
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