La devise américaine a entamé une nouvelle semaine dans une situation mitigée, car les tentatives du dollar de renforcer sa position n'ont pas trouvé d'écho. Cependant, on ne peut pas dire que les tentatives du USD de se renforcer ont été infructueuses, bien que les experts aient enregistré une tendance à la baisse de celui-ci.
À la fin de la semaine dernière, après la réunion de la Réserve fédérale, le billet vert a renforcé sa position et a réussi à surpasser l'euro. Selon les analystes de Commerzbank, les données en provenance des États-Unis indiquent que la Fed maintiendra son taux d'intérêt clé à des niveaux maximaux plus longtemps que la BCE. Cela aidera à renforcer la devise américaine, estiment les spécialistes.
Cependant, l'euro a également de grandes chances de se rétablir, selon Commerzbank. Les prévisions des analystes sont basées sur les attentes concernant la BCE, selon lesquelles l'institution européenne ne réduira pas une fois de plus son taux d'intérêt clé, contrairement à la Fed. "Un tel scénario serait une agréable surprise pour l'euro", soulignent-ils dans la banque.
Cependant, la monnaie européenne traverse actuellement des difficultés, chutant considérablement avant la publication des données macroéconomiques dans la zone euro. Lundi matin, le 31 juillet, la paire EUR/USD s'échangeait à 1,1010, perdant une grande partie de ses gains.
Le focus des marchés est actuellement mis sur l'estimation préliminaire de l'inflation dans la zone euro. Selon les données d'Eurostat, l'inflation annuelle dans la région a ralenti à 5,3% en juillet, contre 5,5% précédemment. De plus, les intervenants du marché s'attendent à une révision à la hausse de l'estimation préliminaire du PIB de la zone euro de 0,5% en glissement annuel et de 0,2% en glissement trimestriel.
En ce qui concerne le dollar, la situation est ambiguë. D'un côté, il a tiré profit de la baisse de l'euro et a montré une hausse, mais d'un autre côté, les perspectives à court terme du billet vert suscitent l'inquiétude des experts. Selon les observations des analystes, les grands acteurs du marché ont "réduit" la position nette du dollar américain à son plus bas niveau en deux ans.
Selon les rapports de l'indice du dollar (USDX), la semaine dernière a connu une forte augmentation des sentiments "baissiers" à l'égard de la monnaie américaine. Dans ce contexte, la réduction de la position nette sur la hausse du dollar s'est intensifiée, atteignant un minimum de deux ans. Au cours de la semaine, les grands fonds ont réduit leurs achats de dollars de 22%. Les experts estiment que cette tendance renforcera la baisse de la devise américaine.
Cependant, les perspectives à moyen et long terme du dollar restent optimistes. Les difficultés actuelles n'entravent pas le greenback, qui se redresse assez rapidement après les revers. La décision actuelle de la Fed en matière de politique monétaire joue un rôle important dans la dynamique de l'USD.
Les acteurs du marché ont confiance en la Réserve fédérale et sont convaincus de sa réaction rapide en cas de crise financière majeure. Beaucoup se souviennent de l'augmentation presque instantanée du bilan de la Fed lors de la crise bancaire locale associée à la faillite de certaines banques américaines. En cas de situation anormale, les acteurs du marché sont convaincus de la réponse immédiate du régulateur, c'est pourquoi ils ont accueilli favorablement la nouvelle hausse des taux (de 25 points de base, dans la fourchette de 5,25 à 5,50 %).
Cependant, certains analystes soutiennent que la récente série de hausses de taux n'a pas réussi à refroidir l'économie américaine. Les experts estiment que les conséquences du resserrement de la politique monétaire sont encore à venir. Selon les stratèges monétaires, la banque centrale américaine devrait continuer à travailler pour refroidir l'économie, sans s'arrêter là.
Auparavant, Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'il n'était "pas nécessaire d'attendre un renversement rapide de la politique du régulateur". Cependant, les marchés, au contraire, comptent sur un renversement rapide de la politique monétaire, car ils perçoivent les indicateurs actuels comme un sommet des taux. Dans le même temps, le marché des contrats à terme sur taux intègre une baisse de taux dès janvier 2024.
D'après les prévisions préliminaires, dans un an, le taux des fonds fédéraux sera inférieur de 75 points de base par rapport au niveau actuel, et d'ici fin 2024, il sera inférieur de 125 points de base. Cependant, d'ici la fin de l'année prochaine, le FOMC prévoit une inflation supérieure au niveau ciblé, ce qui contraindra le régulateur à maintenir une politique restrictive lorsque le taux clé dépasse l'inflation. Dans ce contexte, le dollar américain devrait surpasser l'euro, mais il est difficile de prévoir une sortie durable pour l'USD, estiment les experts.
