Le taux de change GBP/USD a atteint un sommet de près de 8 mois vendredi dernier, grimpant au niveau de 1,2892. Cependant, les acheteurs ont eu du mal à franchir le niveau de 1,29, car les traders ont pris des bénéfices et le prix a reculé de plusieurs dizaines de pips. La paire a démarré la nouvelle semaine en restant dans la fourchette de 1,28, avec un calendrier économique presque vide et la faiblesse générale du dollar.
La forte hausse que nous avons observée la semaine dernière a principalement été motivée par le recul de l'indice du dollar américain, sous pression en raison de la position du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, et des données mitigées sur l'emploi non agricole de février. Ce lundi, le dollar évolue latéralement en attendant les rapports clés sur l'inflation prévus pour mardi et jeudi (indice des prix à la consommation et indice des prix à la production, respectivement).
La monnaie britannique est également confrontée à d'importants défis. Le 12 mars, le Royaume-Uni publiera des données clés sur le marché du travail, suivies des données sur le PIB le lendemain, le 13 mars. Ces deux indicateurs peuvent avoir un impact considérable sur la livre sterling, renforçant ou affaiblissant les attentes accommodantes concernant la future politique de la Banque d'Angleterre.
Il convient de noter qu'à la fin du mois de février, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, a déclaré qu'il y avait eu "des signaux encourageants" sur les principaux indicateurs du marché de l'emploi et des prix des services, mais a souligné que les décideurs politiques recherchent un "progrès durable".
Lors de son intervention au Parlement britannique le mois dernier, Bailey s'est abstenu de donner des indices sur le calendrier d'assouplissement monétaire. Il a simplement déclaré être à l'aise avec le fait que les investisseurs parient sur des baisses de taux d'intérêt cette année.
La plupart des experts estiment que l'économie britannique semble être plus résiliente que prévu. Cela permet à la banque centrale de maintenir une position "d'attente et de voir", maintenant les taux au niveau actuel plus longtemps que de nombreuses banques centrales d'autres pays majeurs, y compris la Fed et la Banque centrale européenne. Les deux banques centrales devraient commencer à assouplir leur politique monétaire en juin. Quant à la BoE, la période visée est le second semestre de l'année. Par exemple, selon les analystes de JP Morgan, le premier mouvement se fera en août. D'autres experts, réduisant la période du second semestre, évoquent septembre voire novembre.
Le rapport sur le PIB britannique aidera à rapprocher ou à éloigner l'"heure X" anticipée.
Les prévisions préliminaires indiquent que le PIB britannique pour janvier devrait augmenter de 0,2 % par rapport au mois précédent, après une contraction de 0,1 % en décembre. Les tendances trimestrielles sont également censées être positives, bien que l'indicateur reste probablement en dessous de zéro. En novembre, l'indicateur est tombé à -0,4 %, en décembre à -0,3 %, et les prévisions pour janvier suggèrent un rebond à -0,1 %.
Si le rapport sur le PIB répond aux prévisions (ne serait-ce que dans la "zone verte"), la livre recevra un soutien substantiel.
Les données du marché du travail seront publiées mardi. Il convient de noter que le taux de chômage diminue de manière constante depuis 5 mois consécutifs, et janvier pourrait marquer le sixième mois dans cette tendance. Selon les prévisions, le chômage devrait diminuer à 3,7% (pour comparaison : en juillet 2023, ce chiffre était de 4,3%). Le nombre de demandes d'allocations chômage a augmenté de 14 000 en janvier. Cet indicateur est en hausse pour le deuxième mois consécutif (le résultat de janvier est le plus négatif depuis juin 2023). Selon les prévisions préliminaires, cet indicateur devrait également augmenter en février, avec une hausse mensuelle de 20 000.
Entre-temps, une tendance à la baisse est prévue pour les salaires. En tenant compte des primes, le niveau des gains moyens devrait diminuer à 5,7%. Cet indicateur diminue de manière constante depuis les cinq derniers mois (pour comparaison : il était de 8,5% en juillet 2023). Hors primes, le niveau des gains moyens devrait diminuer à 6,1%. Une tendance à la baisse est observée pour le quatrième mois consécutif, et janvier devrait être le cinquième mois de cette série.
La "teinte verte" des rapports apportera un fort soutien à la monnaie britannique. La croissance économique en parallèle de la baisse du chômage permettra à la Banque d'Angleterre de ne pas se précipiter dans sa décision concernant les baisses de taux.
Si, en même temps, les rapports sur l'inflation aux États-Unis sont dans le "rouge", les acheteurs de GBP/USD pourraient consolider leur succès non seulement grâce à la force de la livre, mais aussi grâce à la faiblesse du dollar américain.
Techniquement, sur tous les plus grands intervalles de temps, la paire se situe entre les lignes médianes et supérieures de l'indicateur des bandes de Bollinger. Sur les graphiques journaliers et hebdomadaires, l'indicateur Ichimoku a formé un signal haussier "Parade de lignes", indiquant une préférence pour les positions longues. La cible la plus proche pour le mouvement ascendant est le niveau de 1.2930 (ligne supérieure des bandes de Bollinger sur l'intervalle de temps de 1 semaine). La cible principale est le niveau de prix psychologiquement significatif de 1.3000.
