La pression inflationniste dans la zone euro reste stable. En novembre, l'Indice des Prix à la Consommation s'élevait à 2,3% en glissement annuel, et l'indice de base à 2,8%, tous deux conformes aux prévisions mais supérieurs à ceux d'octobre.
Le marché a réagi calmement à la hausse de l'inflation, car une partie de cette augmentation a été attribuée aux effets de base et n'indique pas un retour de l'élan inflationniste. Parallèlement, l'économie montre des signes clairs de faiblesse, avec le PMI du secteur manufacturier en novembre à 45,2, bien en dessous du seuil d'expansion.
Ces indicateurs sont importants pour façonner la stratégie de la Banque centrale européenne à l'avenir. L'inflation n'est pas encore revenue dans la fourchette cible, donc les taux d'intérêt doivent rester restrictifs. Cependant, la faiblesse des conditions économiques appelle à un assouplissement des conditions financières. La BCE fait face à deux tâches opposées et doit trouver le bon équilibre entre elles.
L'écart entre les swaps d'inflation à moyen terme en euros et en dollars continue de s'élargir. Tant que cette tendance persiste, l'euro restera sous pression.
La BCE et la Réserve Fédérale prendront des décisions concernant les taux d'intérêt dans les semaines à venir. Les attentes du marché pour ces deux événements sont restées relativement stables récemment. La BCE devrait abaisser ses taux de 25 points de base, avec une moindre probabilité d'une réduction de 50 points de base. En revanche, les prévisions de la Fed suggèrent une baisse similaire de 25 points de base avec une légère chance qu'il n'y ait pas de réduction. Tant que ce déséquilibre persiste, l'euro demeurera vraisemblablement sous pression. Le rapport sur l'emploi aux États-Unis qui sera publié vendredi devrait apporter davantage de clarté. Sur la base de ces données, le marché ajustera ses prévisions sur les taux de la Fed, ce qui conduira probablement à des mouvements significatifs du couple EUR/USD.
Le dernier rapport du CFTC a révélé que les positions spéculatives vendeuses sur l'euro continuent de croître lentement. Le prix estimé ne montre aucun signe de retournement.
Il y a quelques semaines, nous avons remarqué que malgré une survente, les raisons fondamentales derrière le déclin de l'EUR/USD restent inchangées. Le rebond depuis le point bas de 1,0334 est technique, et aucun nouveau facteur ne soutient une inversion haussière. L'euro pourrait encore légèrement monter, avec les niveaux de résistance les plus proches à 1,0602 et 1,0660, mais atteindre ces niveaux ne devrait pas être vu comme un signe d'une accélération de la croissance en cas de percée. Au lieu de cela, il faudrait les voir comme des opportunités pour une nouvelle vague de ventes une fois la correction terminée. Le point bas de 1,0334 semble solide, et nous estimons qu'une rupture en dessous de ce niveau est peu probable avant la fin de l'année.