
Les marchés mondiaux ont été emportés par une tourmente tarifaire, et l'œil du cyclone se trouve à nouveau à Washington. Trump, d'un trait de plume, fait plonger les indices ou leur accorde un rebond, mais derrière ces chiffres impressionnants se cache une instabilité à laquelle tout trader prudent doit se préparer. Qu'est-ce qui alimente le rallye du S&P 500 ? Pourquoi l'euro est-il devenu la coqueluche du marché ? Quels constructeurs automobiles sont au bord du gouffre ? Pourquoi le "sauvetage" d'Apple n'est-il qu'une rémission temporaire ? Cet aperçu décompose les derniers développements et propose des idées d'actions concrètes.
Les montagnes russes de Trump : pourquoi les gains des indices sont-ils considérés comme des opportunités de vente et non comme un renversement de tendance

Le Président Donald Trump revient à son imprévisibilité légendaire. Juste au moment où les marchés cherchent désespérément un point d'ancrage, il sème le chaos. La semaine dernière, sa rhétorique sur les tarifs a déclenché une tempête à Wall Street. Le S&P 500, le Dow et le Nasdaq se sont effondrés puis ont rebondi — tout cela en l'espace de quelques jours. Dans cet article, nous examinons pourquoi la récente correction des indices ne devrait pas être une raison de célébration, ce qui attend le marché boursier, et pourquoi les traders devraient envisager de vendre lors des hausses.
La semaine a commencé avec le pire des scénarios. À l'entrée en vigueur de tarifs élevés, les investisseurs ont paniqué, déclenchant une forte vente et la peur d'une guerre commerciale à grande échelle. Mais en quelques heures, la situation a basculé lorsque Trump a annoncé une pause de 90 jours sur les tarifs "réciproques" pour la plupart des pays, à l'exception de la Chine.
Ce mouvement inattendu a provoqué un puissant rebond du marché. Les indices ont effacé leurs pertes et ont bondi dans le vert. Mercredi, le S&P 500 a grimpé de 9,52 %, marquant le troisième plus grand rallye en une seule journée depuis la Seconde Guerre mondiale. Le Dow a gagné plus de 2 900 points, et le Nasdaq a bondi de plus de 12 %. La tempête de peur a été remplacée par une pluie d'optimisme.

Pourtant, le lendemain a montré qu'il ne s'agissait que d'un soulagement temporaire au milieu d'une incertitude stratégique persistante. Jeudi, les marchés ont de nouveau chuté. Ainsi, le S&P 500 a baissé de 3,46 %, le Nasdaq a perdu 4,31 %, et le Dow a chuté de 1 014 points. Pendant ce temps, l'indice de la peur VIX a dépassé 50 pour la première fois depuis le début des années 2020. Quelle en est la raison ? Une nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Malgré une pause tarifaire pour la plupart des nations, Pékin a été exclu. Au contraire, l'administration Trump a confirmé que toutes les importations chinoises seraient soumises à un tarif de 145 % sans exceptions ni délais. En réponse, la Chine a annoncé des mesures de représailles, à savoir des tarifs de 125 % sur les produits américains, formalisant une nouvelle phase du conflit entre les deux plus grandes économies du monde.
Dès vendredi, les marchés se sont de nouveau inversés brutalement. Les investisseurs ont réagi aux commentaires de la Maison Blanche selon lesquels Trump était optimiste quant à un possible accord avec la Chine. Des signaux supplémentaires de la Réserve fédérale laissant entendre une volonté d'intervenir et de soutenir les marchés ont également alimenté la reprise. Par conséquent, les indices ont de nouveau grimpé. Le S&P 500 a augmenté de 1,81 %, le Dow Jones a gagné 619 points (+1,56 %), et le Nasdaq a progressé de 2,06 %. Comme pour la chute précédente, cette remontée était purement émotionnelle, soulignant combien les marchés sont devenus sensibles à chaque mot du président.
La semaine s'est terminée sur une note positive pour les actions américaines : le S&P 500 a progressé de 5,7 % (sa meilleure semaine depuis novembre 2023), le Nasdaq a bondi de 7,3 % (la meilleure performance depuis novembre 2022), et le Dow a gagné près de 5 %. Cependant, ce rallye ne doit pas induire les investisseurs en erreur. Malgré le fort rebond de vendredi et les gains solides des trois principaux indices, le marché reste profondément instable pour une bonne raison.
Darrell Cronk de Wells Fargo note que le monde n'en est qu'au début d'un réalignement plus global dans le commerce international, et que la pause tarifaire actuelle ne doit pas être vue comme une résolution, mais plutôt comme un délai temporaire avant la prochaine phase d'escalade. En d'autres termes, ce n'est pas un signal d'achat mais un bref calme avant la prochaine tempête. Les politiques des dernières semaines ne représentent pas une stratégie de résolution mais une escalade progressive avec une prévisibilité minimale. Notablement, l'imprévisibilité est un poison pour les marchés.
Alors que les investisseurs oscillaient entre les espoirs de désescalade et les craintes d'escalade, le marché obligataire est entré dans un état de nervosité aiguë. Le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a grimpé à 4,49 %, la plus forte augmentation hebdomadaire depuis 2001. Cela représente plus qu'un simple chiffre. Cela reflète des sorties de capitaux d'actifs sûrs et des attentes d'inflation en hausse.
Le PDG de J.P. Morgan, Jamie Dimon, a exprimé ses préoccupations concernant l'état du marché obligataire, avertissant d'une possible perturbation dans le segment du Trésor. Ses inquiétudes ont été reprises par la présidente de la Fed de Boston, Susan Collins, qui a indiqué que la Fed est prête à intervenir si la situation déstabilise le système financier. Ainsi, le soi-disant "Fed put", la notion non officielle selon laquelle la Fed soutiendra les marchés en temps de détresse, a refait surface.
Cependant, la simple réintroduction du "Fed put" dans le discours public est un signal préoccupant. Cela suggère que les marchés ne sont plus considérés comme résilients face aux chocs externes et ne peuvent fonctionner sans l'espoir d'une intervention de la banque centrale. Lorsque les investisseurs commencent à s'appuyer sur un tel soutien, le marché n'est plus sain car il devient dépendant d'un sauvetage extérieur.
Il n'est donc pas surprenant que la volatilité soit devenue la nouvelle norme. L'économiste Adam Ternkvist a noté que les fluctuations hebdomadaires du S&P 500 dépassant 10 % rappellent le choc extrême du marché pendant la pandémie.
"Les montagnes russes ne sont pas un terme technique, mais c'est probablement le meilleur adjectif pour décrire l'évolution des prix sur les marchés boursiers cette semaine", a commenté l'expert avec ironie.
La racine de cette turbulence ne réside pas uniquement dans les tarifs. Il ne s'agit que de la pointe de l'iceberg. En dessous, se trouve une inquiétude croissante concernant l'état de l'économie américaine. Selon l’Université du Michigan, les attentes d'inflation des consommateurs ont atteint des sommets jamais vus depuis le début des années 1980 et la confiance continue de décliner. En d'autres termes, même si le marché boursier monte sur le papier, le sentiment économique reste profondément négatif.
Ce qui est encore plus inquiétant, c'est que les investisseurs doutent de plus en plus de la durabilité du marché américain. Selon une enquête MLIV Pulse réalisée du 9 au 11 avril, 81 % des répondants ont déclaré qu'ils réduiraient leur exposition aux États-Unis ou qu'ils s'abstiendraient de l'augmenter, malgré le retard tarifaire de Trump. Plus de 27 % ont admis avoir déjà réduit leurs avoirs américains plus que prévu initialement. Ainsi, même ce rallye impressionnant, qui pourrait normalement attirer des flux de capitaux, est maintenant vu non pas comme un signal d'achat mais comme un point de sortie pratique. Il ne s'agit plus de demande renouvelée pour les actifs américains mais d'un retrait tactique du risque sous couvert d'un rallye.
Les grands acteurs partagent cette vue prudente, voire franchement pessimiste. Michael Hartnett de Bank of America a suggéré qu'en l'absence d'une désescalade significative du conflit et d'une intervention active de la Réserve fédérale, l'approche la plus prudente reste de vendre en cas de force du marché. Il recommande de vendre à découvert le S&P 500 jusqu'au niveau de 4800 (il a clôturé vendredi à 5363,36) tout en pariant simultanément sur un rallye des obligations à court terme comme couverture contre une turbulence supplémentaire du marché.
Son collègue Krit Thomas est d'accord, soulignant que le marché est actuellement régi non par des fondamentaux mais par le sentiment à court terme. L'espoir d'une paix commerciale existe seulement dans les gros titres, pas dans les accords réels. Tout le monde réagit à des rumeurs et des extraits sonores, rendant la stabilité illusoire.
Ainsi, la montée des actions n'est pas un renversement de tendance, mais un rebond, pas une nouvelle course haussière, mais le chaos déguisé. La semaine dernière ne concernait pas la reprise, mais reflétait une réaction à la peur et à l'espoir. Ce n'est pas un rallye, c'est un retour en 2020, lorsque les marchés vivaient de gros titre en gros titre. Lorsque les graphiques ressemblent à un moniteur cardiaque en arythmie, le trading devient un test d'endurance—surtout pour ceux qui se fient encore aux signaux traditionnels.
Si vous vous sentez désorienté dans ce chaos, ce n'est pas de votre faute. Le marché fonctionne désormais selon une logique de réalité fluide, où tout modèle ne tient que jusqu'au prochain tweet. Pourtant, même dans de telles conditions, des opportunités subsistent, mais l'approche doit changer. Lorsque les anciennes règles ne s'appliquent plus, ceux qui agissent de manière flexible, rapide et stratégique l'emportent. Voici quelques conseils pour non seulement survivre à cette volatilité, mais en tirer profit :
– Vendre lors des rallyes. Tout mouvement vers le haut, surtout celui déclenché par des déclarations politiques, n'est pas un signal d'achat, c'est une opportunité de prendre des bénéfices ou de lancer des ventes à découvert. Jusqu'à ce que la guerre commerciale soit désescaladée et que la Fed intervienne, aucune tendance durable ne se dégagera.
– Trader la volatilité. Utilisez des instruments suivant le VIX ou des actifs sensibles aux nouvelles. Dans les fluctuations sauvages, les profits ne résident pas dans la direction, mais dans le mouvement lui-même.
– Diversifier dans des actifs sûrs. L'or, le yen et le franc suisse demeurent des choix judicieux dans un environnement de confiance décroissante envers le dollar et les bons du Trésor.
– Surveiller les nouvelles, pas les graphiques. À l'heure actuelle, les marchés sont dirigés par les gros titres, pas par les facteurs techniques. Une seule phrase de la Maison Blanche peut invalider tous les niveaux de support et de résistance.
– Éviter les transactions à long terme. Ce marché est pour les tacticiens, pas les investisseurs. Pensez en jours et semaines, pas en mois. Votre priorité devrait être la préservation du capital et les opportunités à court terme.
EUR contre tous : comment elle devient le héros du drame tarifaire

Au milieu des turbulences commerciales mondiales causées par des actions brusques de la Maison-Blanche, un gagnant surprenant s'est imposé sur le marché des devises : l'euro. Ce qui semblait autrefois un scénario improbable est désormais une nouvelle réalité : l'euro se renforce tandis que les investisseurs fuient les actifs américains, renversant ainsi les prévisions consensuelles. En l'espace de quelques semaines, l'euro a enregistré l'une de ses plus fortes hausses en une décennie, stupéfiant les sceptiques qui s'appuyaient sur des modèles dépassés.
Cet article explore pourquoi l'euro est devenu une devise refuge dans ce bras de fer commercial croissant, ce qui se cache derrière sa montée, comment cela affecte l'économie de l'UE, et quelles prévisions se dessinent pour les mois à venir. Nous concluons par des recommandations pour les traders qui cherchent à tirer parti de ces développements.
Depuis début avril, l'euro a grimpé de plus de 5% par rapport au dollar, dépassant la barre de 1,14, son niveau le plus élevé depuis trois ans et son plus grand gain en une journée depuis neuf ans. Rien que jeudi dernier, après la décision de Trump de suspendre les tarifs pendant 90 jours, l'euro a fait son plus grand bond depuis 2015. Les analystes soutiennent qu'il ne s'agit pas d'un simple rebond technique, mais qu'il reflète un changement fondamental.
Au début de l'année, les prévisions tablaient sur une baisse de l'euro vers la parité, voire au-dessous. Désormais, les stratégistes de changes s'efforcent de réviser leurs perspectives.
Kit Juckes de Société Générale a souligné que les flux de trésorerie ont pris le pas sur les balances commerciales pour influencer la dynamique du marché. Selon lui, les investisseurs se posent une question simple : si les États-Unis sapent activement leur propre rentabilité d'entreprise et déstabilisent les marchés, pourquoi le reste du monde devrait-il continuer à détenir des actifs en dollars américains ?

Dans ce contexte, une réaffectation de capital à grande échelle devient logique. Au cours de la dernière décennie, les investissements étrangers aux États-Unis ont quasiment quintuplé, passant de 13 000 milliards à 62 000 milliards de dollars. Mais désormais ce capital massif commence à s'inverser. La rapatriation, notamment vers l'Europe où la stabilité politique persiste, devient un puissant moteur de la hausse de l'euro. Selon Citi, la zone euro détient la plus grande part des investissements étrangers américains par devise. Cela explique non seulement la direction mais aussi l'ampleur des flux. Contrairement à la spéculation à court terme, il s'agit ici d'une réallocation systémique qui instaure une tendance haussière à long terme.
Compte tenu de tout cela, de nombreux analystes révisent leurs prévisions pour l'euro. Le stratégiste en devises Vasileios Gkionakis considère que l'EUR/USD à 1,25 est "entièrement plausible", surtout si les entrées de capitaux en euros et les dépenses allemandes continuent d'augmenter.
Il est intéressant de noter que l'euro ne se renforce pas seulement contre le dollar américain — il a également atteint un sommet de 17 mois contre la livre sterling et se négocie actuellement près d'un pic de 11 ans contre le yuan chinois, et son indice pondéré par le commerce atteint des niveaux records. Il ne s'agit pas simplement d'un rebond local ; nous assistons à un changement dans le statut global de l'euro. Bien qu'un tel scénario puisse être familier pour le yen ou le franc suisse, pour l'euro, c'est un territoire inexploré. Même François Villeroy de Galhau, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, n'a pas pu résister à une pointe d'ironie : "Dieu merci, l'Europe a créé l'euro il y a 25 ans."
Mais comme toute histoire de croissance, il y a des revers. Un euro fort représente un défi pour les exportateurs qui ont longtemps bénéficié d'une monnaie plus faible. Comme le souligne l'économiste Mathieu Savary, lors des ralentissements mondiaux, la faiblesse de l'euro a traditionnellement agi comme un amortisseur pour l'économie européenne. Ce tampon s'efface désormais — et cela pourrait frapper durement les bénéfices des entreprises et les indices boursiers de l'UE, en particulier dans les secteurs axés sur l'exportation comme l'automobile et l'industrie lourde.
Néanmoins, le marché semble considérer l'euro comme une valeur refuge au milieu du chaos entourant le dollar et les bons du Trésor américain. L'écart de rendement entre les obligations gouvernementales américaines et allemandes à 10 ans s'est élargi de 50 points de base en seulement une semaine — un autre signe que les investisseurs privilégient la fiabilité allemande au détriment du brouhaha américain.
Ce changement alimente un nouveau paradoxe de marché : une devise qui s'affaiblissait traditionnellement en période de stress mondial montre maintenant de la résilience. L'euro gagne du terrain là où il vacillait auparavant. Même les sceptiques les plus endurcis se voient obligés d'admettre que les anciens modèles ne s'appliquent plus. Jadis considéré comme une victime des guerres commerciales, l'euro est devenu un bénéficiaire. Chaque nouvelle vague d'isolationnisme américain joue désormais en faveur de l'euro, avec un changement de paradigme en temps réel.
Cette transformation ouvre également de nouvelles opportunités. Pour les traders, le renforcement de l'euro est un signal clair. D'abord, au milieu de la rapatriation des capitaux et de la demande pour une valeur refuge, la paire pourrait continuer sa progression vers 1,17–1,20 et au-delà. Ensuite, face à la pression ressentie par les exportateurs européens, il est raisonnable de s'attendre à une baisse des indices boursiers de l'UE, notamment dans les secteurs cycliques. Troisièmement, la demande d'obligations libellées en euros pourrait augmenter, créant de nouvelles opportunités sur le marché de la dette. Et enfin, les paires de devises basées sur l'euro, comme EUR/GBP et EUR/CHF, deviennent de plus en plus attrayantes pour le trading à court terme.
En bref, l'euro ne s'est pas seulement redressé — il est entré dans une nouvelle trajectoire. Il est devenu le reflet de la méfiance croissante envers la politique américaine, un symbole de rapatriation de capital, et — de manière inattendue — un nouveau pilier de stabilité monétaire. Cela ne durera peut-être pas éternellement. Mais en ce moment, l'euro n'est pas seulement le gagnant de la semaine. Il est le leader du marché au milieu du désenchantement mondial face au dollar.
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Les tarifs douaniers de Trump pourraient coûter à l'industrie automobile 100 milliards de dollars

Alors que les marchés digèrent les derniers tweets et annonces de la Maison-Blanche, un secteur s'est déjà retrouvé dans la ligne de mire de la guerre des tarifs douaniers. Les tarifs de 25 % sur les voitures importées imposés par Donald Trump restent en vigueur, malgré l'annulation partielle d'autres droits de douane. Et les conséquences de cette frappe ciblée pourraient être bien plus significatives qu'elles n'y paraissent au premier abord.
Dans cet article, nous allons analyser pourquoi la pression tarifaire pourrait déclencher la plus grande crise de l'industrie automobile depuis plus de dix ans, quelles entreprises sont les plus exposées, à quoi s'attendre pour les actions automobiles dans les mois à venir, et comment les traders peuvent non seulement résister à cette volatilité, mais aussi la transformer en opportunités réelles de trading.
Commençons par les chiffres. Selon le Boston Consulting Group, le coût global total des tarifs pour l'industrie automobile pourrait atteindre 110 à 160 milliards de dollars par an. Il ne s'agit pas seulement des coûts de production — c'est une réorganisation complète de l'économie automobile, des fournisseurs et des chaînes d'assemblage aux prix des concessions. Aux États-Unis seulement, les augmentations de coûts sont estimées à 107,7 milliards de dollars, dont près de la moitié — 41,9 milliards de dollars — pèsera sur les Big Three de Detroit : General Motors, Ford et Stellantis. En outre, de nouveaux tarifs sur les composants automobiles doivent entrer en vigueur le 3 mai.

Ironiquement, les tarifs douaniers ne toucheront pas seulement les marques étrangères. Les usines américaines fortement dépendantes des pièces importées se trouvent également prises dans le feu croisé. À l'ère de la mondialisation, relocaliser la production signifie souvent apposer une nouvelle étiquette plutôt que de construire toute une chaîne d'approvisionnement. En conséquence, même les véhicules fièrement assemblés au Tennessee ou au Michigan pourraient voir leurs prix augmenter presque autant que leurs homologues importés. Goldman Sachs estime que le coût final pour les consommateurs américains augmentera de 2 000 à 4 000 $ par nouveau véhicule. Cox Automotive avertit que les voitures importées aux États-Unis pourraient augmenter de 6 000 $, les véhicules assemblés aux États-Unis de 3 600 $, et 300 à 500 $ supplémentaires pourraient s'ajouter en raison des tarifs douaniers sur les métaux.
Les constructeurs automobiles se démènent maintenant pour sauver la face et leurs parts de marché. Hyundai s'est engagé à ne pas augmenter les prix pendant deux mois. Ford et Stellantis proposent des offres spéciales à leurs clients. Jaguar Land Rover a franchi une étape supplémentaire en suspendant temporairement ses exportations vers les États-Unis — apparemment, ils ont décidé qu'il était préférable de ne pas s'impliquer du tout. Mais ce ne sont que des mesures de soulagement temporaires. Selon Telemetry, les constructeurs automobiles disposent de réserves de véhicules exemptés de tarifs qui ne dureront pas plus de 6 à 8 semaines. Après cela : une falaise tarifaire et une brusque révision des prix.
Comment cela affectera-t-il les ventes ? Directement. Le marché se prépare à une baisse des ventes annuelles de véhicules de 2 millions d'unités aux États-Unis et au Canada. Et il ne s'agit pas seulement d'une baisse de la demande — c'est une perturbation de l'ensemble du paysage commercial. Attendez-vous à voir certains modèles retirés des salles d'exposition, des gammes de produits rationalisées et des installations de production moins rentables fermées. Ces effets se répercuteront sur la main-d'œuvre, les industries adjacentes, et bien sûr, les actionnaires.
"Ce que nous voyons maintenant est un changement structurel, induit par la politique, qui est susceptible d'être durable," a déclaré l'économiste Felix Stellmaszek. "Cela pourrait bien être l'année la plus conséquente pour l'industrie automobile dans l'Histoire — non seulement en raison des pressions immédiates sur les coûts, mais parce que cela oblige à un changement fondamental dans la manière et l'endroit où l'industrie construit." En d'autres termes, le vieux mantra "assembler là où c'est le moins cher" n'est plus valable. La fabrication est contrainte de revenir chez nous, mais à un coût élevé. Cela laisse aux constructeurs automobiles un choix : augmenter les prix ou réduire les bénéfices. Dans tous les cas, les actionnaires ne seront pas satisfaits.
Les marchés ont déjà commencé à réagir. Les actions de Ford montrent une faiblesse persistante, et les traders commencent à déployer des stratégies défensives. Les risques les plus grands pèsent sur les marques fortement importatrices et les fournisseurs de pièces automobiles — ils se trouveront à l'épicentre de la réaction en chaîne. Les constructeurs automobiles européens et asiatiques fortement exposés aux États-Unis sont également en ligne de mire. Même ceux qui se targuent d'être "agiles" devront faire face à une hausse des coûts logistiques, à des chaînes d'approvisionnement reroutées et à des stratégies de prix révisées.
Personne n'est totalement à l'abri de l'impact tarifaire, même pas les fabricants de véhicules électriques ou les marques de niche. Dans cet environnement, les investisseurs anticipent déjà des résultats financiers plus faibles pour le deuxième trimestre, et certains noms pourraient commencer à montrer une volatilité semblable à une crise.
Pour les traders, ce n'est pas le moment de paniquer — c'est le moment d'agir. La réévaluation en cours ouvre des opportunités de trading à court et moyen terme. Tout d'abord : cherchez des opportunités de vente. Ciblez les constructeurs automobiles ayant une forte dépendance aux importations, ceux les plus vulnérables aux chocs tarifaires, et les actions qui semblent déjà surévaluées. Ensuite : exploitez la divergence entre les acteurs locaux et internationaux, en particulier si ces derniers ont du mal à s'adapter rapidement. Et enfin : la volatilité elle-même devient un atout — le trading en fourchette, le trading de nouvelles et à travers des mouvements de cassure peuvent tous offrir de solides rendements.
Apple gagne une bataille, mais pas la guerre : quelles sont les coulisses de la concession tarifaire de Trump et que doivent attendre les traders ensuite

Une fois encore, Apple se retrouve au cœur d'un affrontement mondial, prise entre la politique commerciale américaine et les intérêts économiques de la Chine. Alors que les tensions dans la guerre tarifaire augmentent, la décision de Donald Trump d'exempter des produits clés d'Apple du droit d'importation de 125% a été un soulagement inattendu. Mais s'agit-il d'un véritable changement de politique ou simplement d'une pause temporaire avant la prochaine vague de pression ? Dans cet article, nous allons décrypter ce qui se cache derrière cette exemption, comment elle pourrait affecter Apple et ses actions, quels risques subsistent, et comment les traders peuvent naviguer dans le paysage actuel.Commençons par les chiffres. La semaine dernière, l'administration Trump a retiré une série de biens de la liste des tarifs de 125%, y compris les smartphones, ordinateurs portables, processeurs, et écrans. Cela signifie que les iPhones, iPads, Macs, Apple Watches et AirTags — tous les produits qui génèrent des revenus pour Apple — sont maintenant temporairement protégés. Cela représente plus de 100 milliards de dollars d'importations chinoises, soit près d'un quart des exportations totales de la Chine vers les États-Unis en 2024. Le mouvement a surpris : quelques jours plus tôt, Apple se préparait au pire, réajustant sa logistique à court terme et augmentant le montage d'iPhones en Inde.Les investisseurs ont respiré — à juste titre. Selon l'analyste Amit Daryanani, sans l'exemption, Apple aurait été confronté à une "inflation des coûts matériels", entraînant probablement des hausses de prix des appareils et un coup porté à la demande. L'action Apple avait déjà chuté de 11% depuis début avril, et un impact tarifaire à grande échelle aurait intensifié cette baisse en une correction plus profonde provoquée par un choc fondamental.

Mais ne respirons pas de soulagement tout de suite. Débarrassons-nous du sentiment et la situation devient claire : ce n'est pas un renversement de politique, c'est un sursis. Durant le week-end, Trump a confirmé que l'exemption est temporaire. La rhétorique de la Maison-Blanche n'a pas changé, et une autre vague de restrictions plane toujours. La pression des tarifs n'a pas disparu—elle a simplement été reportée.
De plus, la prochaine étape est déjà en vue et pourrait être tout aussi douloureuse. Une nouvelle enquête sur les importations de semi-conducteurs devrait commencer dans les prochaines semaines, probablement aboutissant à des tarifs sur l'ensemble du secteur. Et elle ne s'arrêtera pas aux seuls puces—tout produit en contenant pourrait être visé. Cela remet Apple directement dans la ligne de mire, d'autant plus que 87 % des iPhones, 80 % des iPads et 60 % des Macs sont encore fabriqués en Chine.
D'un point de vue géopolitique, la situation reste délicate pour l'entreprise. Apple tire environ 17 % de ses revenus du marché chinois et possède une présence significative dans le pays, allant des magasins phares aux plateformes logistiques. Si Washington maintient la pression, des représailles de Pékin ne peuvent être exclues. Dans le passé, la Chine a restreint l'utilisation des iPhones parmi les employés du gouvernement et a mené des investigations antitrust. Compte tenu de la forte dépendance d'Apple à la fabrication chinoise, même des barrières non officielles pourraient se traduire par des milliards de pertes de revenus.
Qu'est-ce que fait Apple ? Elle essaie de diversifier. Aujourd'hui, presque toutes les unités d'Apple Watch et d'AirPods sont fabriquées au Vietnam, tandis qu'une partie de la production d'iPads et de Macs a été déplacée en Malaisie et en Thaïlande. L'Inde est aussi en train de monter en puissance : plus de 30 millions d'iPhones y ont été assemblés en 2024, et ce chiffre devrait augmenter. Pourtant, remplacer complètement la capacité chinoise à court terme est pratiquement impossible. Le niveau d'intégration technologique et l'échelle des opérations en Chine restent inégalables. En d'autres termes, Apple n'a pas encore de Plan B qui puisse égaler la Chine en termes d'efficacité et de volume.
Pour le marché, cela signifie une seule chose : la volatilité reste élevée. Même avec l'exemption actuelle en vigueur, les risques persistent pour l'entreprise et le prix de l'action. Tout changement de ton de la Maison-Blanche, une nouvelle enquête, ou une fuite concernant les prochains tarifs pourrait faire chuter à nouveau les actions Apple. Oui, Apple reste fondamentalement solide, avec un bilan exceptionnel, une forte demande et une base de clients fidèles dans le monde entier. Cependant, dans un environnement où la politique frappe plus vite qu'un nouveau cycle de produit, il ne s'agit pas seulement de ce que vous vendez, mais aussi d'où vous le fabriquez.
Alors, que doivent faire les traders avec tout cela ? Premièrement, le rebond actuel peut être utilisé pour un trade à court terme à la hausse, surtout si la Maison-Blanche maintient sa position actuelle au cours des prochains jours. Cependant, conserver des positions longues trop longtemps comporte des risques. Deuxièmement, gardez un œil attentif sur toute évolution concernant une éventuelle enquête sur les semi-conducteurs. Si elle est lancée, cela est presque un déclencheur garanti pour une nouvelle vague de baisse, surtout pour les actions liées à la Chine et aux chaînes d'approvisionnement en puces. Troisièmement, une approche intelligente ici est de trader la fourchette et de se concentrer sur la volatilité. Le marché fonctionne de titre en titre, et cette dynamique crée des opportunités de trades rapides et bien chronométrés.
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