On se demande si Donald Trump s'en veut ou s'il se félicite en examinant les dernières statistiques macroéconomiques des États-Unis. L'économie américaine a enregistré une croissance impressionnante de 3,9 % au deuxième trimestre, marquant la meilleure performance depuis près de deux ans. Les demandes d'allocations chômage ont chuté à leur plus bas niveau depuis la mi-juillet, soulignant la solidité du marché du travail. Tout va bien, Madame la Marquise ? Le Président devrait-il se faire ériger une statue en son honneur ? Mais la baisse de l'EUR/USD fait-elle partie de son plan ?
Dynamique de l'économie américaine

Le marché du travail s'est-il vraiment autant détérioré sous la direction précédente du BLS et a-t-il rebondi si rapidement avec la nouvelle? Les experts de Bloomberg prévoient désormais pour septembre une augmentation de l'emploi non agricole de 70 000, bien au-dessus des +22 000 d'août. Peut-être que ce n'est pas une question de faiblesse ou de force, mais de la nouvelle direction du BLS ? Pourtant, leur volonté de collaborer avec le Président des États-Unis pourrait devenir fatale. La Fed pourrait décider d'arrêter de baisser les taux, peu importe à quel point Trump exige le contraire.
En effet, un chœur de représentants du FOMC exprime des inquiétudes concernant l'inflation et ne se précipite pas pour reprendre l'expansion monétaire. Par exemple, le président de la Fed de Kansas City, Jeff Schmidt, affirme que la politique monétaire est à sa place. Elle est légèrement restrictive — exactement ce dont l'économie américaine a besoin en ce moment. La baisse des taux des fonds fédéraux de septembre était davantage une police d'assurance contre un refroidissement du marché du travail. Si ce risque ne se concrétise pas, pourquoi aller plus loin ?
Dynamique des demandes d'emploi aux États-Unis

Si l'économie américaine au sens large et la situation de l'emploi restent solides, l'EUR/USD pourrait continuer de corriger à la baisse, d'autant plus que les conditions dans l'UE ne sont pas aussi optimistes que certains l'avaient espéré. Trump s'est lavé les mains et a déclaré que l'Ukraine peut récupérer son territoire avec l'aide de l'UE. Cette rhétorique n'est pas une pression sur la Russie—c'est une pression sur l'Europe. L'Europe doit trouver une solution : cesser d'acheter de l'énergie à Moscou et couper les liens avec la Chine. Pendant ce temps, les États-Unis vont simplement vendre plus d'armes.

Mais où finiront ces armes ? Les drones russes apparaissent de plus en plus fréquemment dans les pays de l'OTAN—même le Danemark a signalé un deuxième incident cette semaine. Si l'Europe commence à stocker des armes pour sa propre défense, que reste-t-il pour l'Ukraine ? Le conflit armé risque de s'éterniser pendant des années. Combiné aux tarifs douaniers américains et à la hausse des prix de l'énergie, cela continuera de ralentir l'économie de la zone euro. Alors pourquoi acheter l'euro ?
Techniquement, sur le graphique quotidien EUR/USD, le motif de retournement 1-2-3 s'est clairement formé. Une rupture du support clé à 1.1725 a signalé des ventes à découvert. Ce niveau est désormais devenu une résistance. Tant que la paire de devises principale est échangée en dessous, vendre l'euro contre le dollar américain est la stratégie préférée.