Avec une seule déclaration, Sébastien Lecornu a sauvé la France — et l'Europe !
Le discours du Premier ministre sortant, annonçant des avancées dans les négociations avec les partis politiques sur le budget, a entraîné un rebond de l'indice CAC-40 et une réduction de l'écart de rendement entre les obligations françaises et allemandes. En conséquence, l'EUR/USD a réussi à retrouver un certain équilibre. Mais combien de temps cela va-t-il durer ?
Dynamique de l'écart de rendement entre les obligations françaises et allemandes
Atteindre des résultats nécessite des efforts des deux côtés. Lecornu a étudié les demandes des partis de gauche comme de droite et a montré une volonté de compromis. Alors qu'il avait précédemment annoncé son intention de fixer le déficit budgétaire de l'année prochaine à 4,7 %, il parle maintenant d'un chiffre inférieur à 5 %. Selon HSBC, si le Premier ministre encore en fonction avait adopté une ligne plus dure sur cette question, l'EUR/USD n'aurait probablement pas pu atteindre le seuil de 1,20 d'ici 2025.
Il semble que l'euro ait peur des scénarios extrêmes, qu'il s'agisse d'élections parlementaires ou présidentielles en France. Cependant, il est tout à fait possible que le simple fait de clarifier la situation et que le président annonce un vote suffiraient à raviver le rallye de l'EUR/USD.
Il en était de même avec les tarifs douaniers américains. Tant qu'il y avait de l'incertitude, les problèmes persistaient. Une fois que la Maison-Blanche a commencé à signer des accords commerciaux, tout a commencé à se stabiliser. Même si les tarifs d'importation s'élèvent à 15 %, les entreprises ont simplement besoin de connaître les taux et comment s'y conformer.
Cependant, l'appétit vient en mangeant. Selon un rapport d'initié de Bloomberg, au début du mois d'octobre, Washington a envoyé de nouvelles propositions à l'UE visant à réaliser un commerce mutuel, équitable et équilibré. Bruxelles les a jugées maximalistes, les concessions demandées étant considérées comme trop importantes. Une nouvelle guerre commerciale éclatera-t-elle ? Personne ne le sait — mais une escalade du conflit ne conviendrait guère à la zone euro, à la Banque centrale européenne ou à l'EUR/USD.
Une activité inhabituelle sur le marché des futures suggère qu'une nouvelle volatilité pourrait être à l'horizon. Les traders anticipent trois tours d'assouplissement monétaire par la Banque centrale européenne en 2026. Les dérivés estiment actuellement l'ampleur de cet assouplissement à 10 points de base modeste. Les chances d'une telle mesure sont seulement de 1 %, mais des choses plus étranges se sont produites. Si cette transaction se réalise, les rendements pourraient être multipliés par 30.
Dynamique de l'ampleur attendue de l'expansion monétaire de la Réserve fédérale
Si la BCE assouplit sa politique en 2026, ou si la Fed choisit de ne pas abaisser le taux des fonds fédéraux lors d'une de ses réunions du FOMC en 2025 (que ce soit en octobre ou en décembre), les haussiers de l'euro perdraient l'un de leurs principaux avantages. Un tel scénario est possible mais peu probable. C'est pourquoi le recul actuel, provoqué par l’escalade de la crise politique en France, ressemble davantage à une correction qu'à une véritable inversion de tendance.
Sur le graphique journalier, l'EUR/USD est sorti de sa fourchette de juste valeur, pour rebondir sur la zone de convergence créée par les niveaux pivots à 1,1590–1,1605. Si la paire ne parvient pas à percer cette zone lors de sa deuxième tentative, les traders devraient clôturer les positions courtes ouvertes à partir de 1,1710 et revenir à des positions longues.
